« Tuiit - tuiit - tuiit » !  Un appel puissant et sonore m’a éveillé de ma rêverie…

C’est donc bien elle, la SITTELLE, la première à inaugurer le grand cortège des manifestants annonciateur de la belle saison à venir !

Elle qui, par son agilité et ses acrobaties peut aussi bien monter les troncs que les descendre, tête à l’envers grâce à ses puissantes griffes !

Toujours en mouvement, la Sittelle recherche tout ce qui peut se cacher dans les fissures des écorces. Celles des chênes, érables, châtaigniers, noyers, qui sont rugueuses et crevassées ont sa prédilection pour y coincer une noisette ou quelque graine récoltée aux environs, auxquelles elle assène des coups de bec énergiques pour en dégager la partie comestible.

D'un tempérament vif et remuant, ses petits yeux brillants, son bec droit est pointu comme un poignard, intelligente et furtive, un brin facétieuse, la Sittelle offre un contraste saisissant entre son dessous beige orangé et son dos bleu cendré. La gorge blanche et un bandeau noir sur l'œil qui s'étend du bec à l'épaule complètent une allure sobre et distinguée qui ne fait rien pour se dérober aux regards…

Même si la nidification n’est pas encore à l’ordre du jour, la voilà déjà, fébrile, à épier derrière son masque de Zorro le manège des Pics, en quête d’une cavité abandonnée qui pourrait faire son affaire !

Et même si la neige de la nuit est revenue blanchir les crêtes du Jura, cela n’a pas pour autant découragé notre monte-en-l’air qui voit déjà dans les ornières boueuses de quoi colmater un orifice à sa convenance pour en empêcher l’accès à tout intrus…

Texte : Christophe Perret-Gentil

Image : Marion Velten