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Migrateur partiel
La livrée jaune, gorgée de lumière de ce proche parent du Canari, voisin des hommes, passerait pourtant facilement inaperçue dans le feuillage dense des arbres et des conifères où cet oiseau aime à se fondre pendant les belles heures de la journée si n’était son chant si singulier : une succession rapide de sons aigus et grinçants sur un ton uniforme qui rappellerait le bruit d’un verre que l’on raie (!)
L’enjouement intarissable son grésillement émis depuis un poste de chant dominant est encore plus marqué lorsqu’il déferle depuis les airs, d’un oiseau en vol, battant des ailes au ralenti en se faisant passer pour un gros papillon !
Notre plus petit représentant des Fringilles de la taille d’une Mésange bleue a un corps tout en rondeurs avec une grande tête et un petit bec conique.
La tête, le front, la gorge, la poitrine et le croupion du mâle sont d’un jaune éclatant, avec une couronne et des joues vert foncé. Le dessus est gris-vert avec des rayures foncées. La femelle, elle, est beaucoup plus terne, avec un plumage gris-vert et un dessous plus pâle.
Typique habitant des pays méditerranéen, le Serin cini s’est peu à peu avancé vers le nord en suivant l’extension des zones habitées auxquelles il s’est parfaitement adapté. Il fréquente une grande variété de milieux, devenant un hôte familier des vignobles, vergers, jardins, parcs, places publiques, cimetières et autres pépinières…
De sa patrie du Midi il a gardé sa prédilection pour les endroits ensoleillés, les arbres d’ornement, les cyprès et les massifs de conifères.
Granivore, le Serin recherche sa nourriture à terre, dans les massifs de fleurs, la végétation basse, sans négliger les petits insectes. S’agrippant aux fines tiges des graminées et autres herbes folles, il fait preuve tout comme le Chardonneret et la Linotte d’une grande dextérité pour extirper les graines ou les piocher au sol avec vivacité.
De mœurs douces et pacifiques le Serin porte bien son nom tant il sait nous accompagner dans nos moments de doute, de remise en question ou de vague à l’âme…
L’Air de rien
« Toi qui cours d’un endroit à l’autre du matin au soir, prends donc le temps de t’asseoir sur ce banc, avec rien dans les mains et contemple ce qui se passe autour de toi.
Au début, tu ne remarqueras rien de particulier. Tout te paraîtra normal. La cadence des gens qui passent dans un sens ou l’autre, avec parfois un landau à pousser ou un chien en laisse. Puis, lorsque ton regard se sera acclimaté à la présence des arbres et aux coloris des arrangements floraux, tu te sentiras prêt à recevoir la lumière.
En premier lieu, tu la verras rayonner dans la confiance du visage des enfants, qui n’ont pas à exister pour quelqu’un d’autre ni apporter à quiconque la preuve de leur existence.
Ils ne manqueront pas de t’interpeller, eux qui n’ont pas eu à faire des choix, à se positionner dans l’espace, à se poser les questions sorties de nulle part.
Tu les verras s’inscrire dans ce paysage, témoigner du peu qu’ils savent de la vie, mais mus par cette grande curiosité qui les anime, cette imagination galopante qui tour à tour leur attribue les rôles auxquels ils se sont identifiés.
Et voilà que soudain tu te sentiras léger, enlevé de tout, propice aux invitations de l’amour, à cette douce brûlure qui t’amène à plus haut que toi.
Alors tu lèveras les yeux et tu me verras, part jaune dans l’infini du ciel, et mon chant viendra apaiser ton cœur »
CPG, 28 mars 2025