Blog Nature

Cette année ce sont les Oiseaux annonciateurs du printemps qui sont à l'honneur !
Vous les trouverez numérotés dans leur ordre d'apparition dans la saison. 

 « Une Hirondelle ne fait pas le Printemps » affirme l’adage populaire. Si son sens figuré nous mets en garde de ne pas tirer de conclusion hâtive d’un seul fait, son sens propre est tout aussi pertinent. En effet, la naissance de la ‘belle saison’ est bel et bien affaire de tous ! Combien sont-ils à ‘encourager’ la Nature à se remettre au chevet de son œuvre après la longue pause hivernale ! Depuis la Sittelle jusqu’au Loriot, nous vous proposons de revivre jour après jour cette prodigieuse métamorphose de nos paysages que nous fait partager la gent ailée ! Entre sédentaires, erratiques, migrateurs partiels et migrateurs au long cours, ils se succèdent et se partagent les rôles pour que chaque lieu aussi modeste soit-il puisse se réjouir avec eux de cet enchantement ! Venez vivre avec nous cette grandiose Louange à la Vie !
3. LES PICS, Sonnez tambours, résonnez trompettes !

3. LES PICS, Sonnez tambours, résonnez trompettes !

Hivernants

Assurément, c’est bien depuis le fin fonds des futaies, quand bien même frimas, gel et giboulées sévissent encore dans les campagnes, que le remue-ménage des Pics vient claironner l’imminente irruption du Printemps !

Tambourinages, rires et appels sonores, annoncent avec la montée de sève, l’éveil de la vie arboricole !

Le Pic noir, grand amateur de Hêtres séculaires se manifeste de la manière la plus marquante avec son ‘Kileueuh’ scandant la profonde résonnance de ses martèlements dans le bois creux !

Véritable gardien des forêts, il en garantit aussi bien la pérennité que la mise à disposition de loges confortables et sécurisées pour toute une série de bénéficiaires allant de l’Abeille à la Martre en passant par la Chauve-souris, le Choucas, la Chouette et le Pigeon colombin…

A l’instar de ses congénères arboricoles, ce charpentier de la forêt  joue un rôle clé pour la garantie de l’état sanitaire de nos boisements. En effet, la présence d’un nombre suffisant d’arbres à cavités est signe que la forêt a pu accomplir l’ensemble de son cycle sylvicole jusqu’aux derniers stades, avec la conservation de vieux arbres. Une mesure qui se voit favorisée par la conservation d’îlots de sénescence, volontairement abandonnés à une évolution spontanée, jusqu'à l'effondrement complet des arbres.

Il n’est donc pas exagéré d’affirmer que les Pics sont des acteurs fondamentaux de la biodiversité forestière en assurant leur régulation contributrice face aux grands défis climatiques à venir.

Une mention toute particulière revient au Pic vert, grand amateur de fourmis, qui non seulement s’en délecte en les collant sur sa langue, mais n’hésite pas à faire un bain d’acide formique dans la fourmilière  pour débarrasser son plumage des parasites…

Avec son ‘Kiakiakiakiakiak sonore en forme d’éclat de rire dont il est prodigue, il vient lui aussi annoncer la bonne nouvelle printanière en n’hésitant pas à se rapprocher des milieux plus ouverts que sont parcs, vieux vergers, grands jardins, vignobles et autres prairies naturelles.

De la taille d’un Geai, sa livrée vert pomme est d’ailleurs en parfait mimétisme avec les prés où il vient se nourrir en sautillant.

Solitaires, sédentaires, gardiens d’un territoire bien défini, les Pics demeurent à tous égards de précieux indicateurs quant au respect que nous tissons à l’égard  de notre patrimoine.

Leur fidélité implique en effet que le lieu où ils ont élu domicile conserve sa vitalité durant toutes les saisons, à l’année longue.

LA FIDELITE A SOI

Et si la famille des Pics, dans leur capacité à offrir à leur entourage nourriture, abri et logement venait à nous questionner ?

‘A quoi fait référence ma faculté à définir et ajuster mon rapport et mon comportement avec les êtres qui m’entourent et qui engagent une partie de leur vie avec la mienne ?’

‘Comment est-il possible de reconnaître les besoins réels, le rythme de vie, les désirs de chacun et de soi-même, de manière à s’intégrer en tout de la meilleure manière possible ?’

Et si les créatures ont besoin les unes des autres pour vivre dans un lien réciproque entre elles afin que chacune réalise une part de l’Ensemble, comment nommer cette chose si mystérieuse qui s’échange ? Quand je regarde une fleur ou un paysage, chaque fois que je sens des forces qui sortent de moi, qui vont vers quelque chose…et que cette chose vit aussi de ma présence, cette forme ‘d’attraction universelle’ qui éveille en moi l’admiration ; ce sentiment nouveau qui m’implique tout en veillant à ne pas me laisser à l’écart… si je la nommais empathie ?

Ce serait véritablement la capacité inhérente de reconnaître par soi-même ce qui est juste, et non pas seulement dans le sens d’un rouage qui fait avancer, mais bien dans les termes d’une FIDELITE !

Lorsque je me suis décidé, à partir d’une certaine attitude, d’être véritablement moi-même, de n’être pas le jouet de quelque chose d’autre ou de circonstances fortuites, quand j’ai cherché à me décanter de tout cela, n’aurais-je pas découvert non seulement ce qui était vrai, mais que j’ai su me suis laisser instruire par cette vérité ?

Et ce brin de vérité, dont plus rien ne me sépare, cette expérience ne serait-il pas le premier résultat du chemin qui mène au centre de mon être (cette ‘cavité’ du Pic cavernicole) ?

Et ce serait de cela que découlerait peu à peu une toute nouvelle forme d’existence, dans la fidélité à soi-même où l’on découvre que l’on ne puise plus autour de soi, que l’on ne vit plus des choses d’alentour, mais bien que ces choses-là ont su reconnaître leur place à l’intérieur de nous.

Christophe Perret-Gentil, 26 février 2025

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