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Contenu naturaliste par Christophe Perret-Gentil
4. Les Pics bigarrés

4. Les Pics bigarrés

Les Oiseaux annonciateurs du printemps : Les hivernants

De nos trois Pics bigarrés les plus fréquents, seul le Pic mar (le moyen) reste véritablement inféodé au milieu forestier sensu stricto avec une prédilection pour les Chênaies.

Le Pic épeiche (le plus grand) et le Pic épeichette (le plus petit), s’aventurent beaucoup plus facilement dans le voisinage des humains, parcs, vieux vergers voire jardins naturels, tout en faisant preuve d’un grand degré d’adaptation.

Tous les trois sont – comme leurs grands cousins – sédentaires et fidèles aussi bien à leur territoire qu’à leur union de couple. Dès la 2e partie du mois de février, ils se manifestent par moultes tambourinage en choisissant pour attirer l’attention les meilleures caisses de résonnance fût-ce la plaque de tôle d’un mât téléphonique.

Il est intéressant de constater que plus les tambourinages sont fréquents, moins le sont les émissions vocales. Ainsi le Pic épeiche, le plus actif du bec se contente d’un modeste ‘kiik’, le Pic épeichette produit un ‘kji kji kji kji kji’  ressemblant à l’appel du Faucon crécerelle, et c’est le Pic mar, le plus discret, pour lequel le tambourinage revêt peu d’importance qui produit la voix la plus sonore faisant penser à un animal en détresse…

Intéressant également de relever qu’aussi bien les variations de coloris du plumage, que le comportement de ces trois espèces relativement proches permettent une forme de mimétisme social  nécessitant le maintien d’un langage commun rendant possible l’échange d’information tout en réduisant la compétition pour la fréquentation de niches écologiques communes.

où il est question de grimm, du grand œuvre et de persévérance

La Neige, c’est bien connu, fait la joie des enfants. Ils y trouvent ardeur à leur jeux et surtout elle les relie à ce quelque chose d’intact, d’inaltéré d’un monde d’où ils sont issus, du fameux : « il était une fois… »  

« Un jour de plein hiver, une reine était assise à sa fenêtre encadrée de bois d'ébène et cousait. Tout en tirant l'aiguille, elle regardait voler les blancs flocons. Elle se piqua au doigt et trois gouttes de sang tombèrent sur la neige. Ce rouge sur ce blanc faisait si bel effet qu'elle se dit : « Si seulement j'avais un enfant aussi blanc que la neige, aussi rose que le sang, aussi noir que le bois de ma fenêtre ! » Peu de temps après, une fille lui naquit ; elle était blanche comme neige, rose comme sang et ses cheveux étaient noirs comme de l'ébène. On l'appela Blanche-Neige

Ce conte de Grimm évoque la pureté de l’âme enfantine, protégée par la bienveillance des sept nains et confrontée aux périls de la vie et aux agressivités du ‘mal’. Il fait référence, dès l’entrée en matière, aux trois grandes étapes de la transmutation alchimique : l'œuvre au noir, l'œuvre au blanc, et l'œuvre au rouge.

Il s’agit bien ici de purification de la matière (le noir du Carbone), puis de l’union de la matière avec l’Esprit (le blanc représentant la pensée cristalline) et enfin de la transmutation totale de la matière par l’Esprit (le rouge révélé dans  l’Amour).

Et voici donc notre PIC EPEICHE, fidèle émissaire des Pics bigarrés avec son tambourinage assidu qui, du fond des bois jusque dans nos jardins et nos lignes téléphoniques nous appelle à nous accorder le rythme de nos vies à celui des saisons !

La confrontation du noir et du blanc de son plumage nous sollicite au discernement, en nous indiquant que les choses sont parfaitement distinctes si on les observe de près.

Le rouge quant à lui, très présent au-dessous de la queue nous rappellerait de nous relier autant à notre imagination que de nourrir nos réflexions en faisant usage de notre mémoire…

Le voilà, s’adressant à nous en ces termes :

« Sortez de votre tranquillité, de votre quiétude, de votre zone de confort et allez de l’avant ! Tentez l’aventure, révélez-vous à vous-même ! Mettez-vous en route, mettez-vous en jeu, faites face à votre destin, ne restez pas crochés à vos dogmes, à vos croyances, à vos certitudes. Devenez les témoins de ce que la vie vous apporte et vous permet d’expérimenter ! 

Identifiez-vous à vous-mêmes. Ne restez pas en marge de votre existence.

Eclairez les zones d’ombre qui n’ont jamais connu leur part de lumière, ou si peu !

Donnez du sens à vos trajectoires de vie ; apportez une réponse cohérente à vos actions.

Lorsque tout n’est que tergiversation, lorsqu’entre les différentes propositions, aucune ne sort du lot,  ni n’a davantage de chance qu’une autre de trouver gain de cause

Occupez votre place, conquérez l’espace, mesurez-vous au temps, jusqu’à ce que la situation s’éclaircisse…

Retenez votre élan, ne vous précipitez  pas tête baissée vers l’abîme, dans votre fuite éperdue en avant.

Cherchez par tous les moyens ce qui a sa raison d’être !

Même si c’est une toute petite contribution elle sera retenue sans finir aux oubliettes !

Après avoir bataillé dur pour vous faire entendre,

Après de pénibles efforts ou de grandes souffrances

Vous voilà mûris, enrichis par les épreuves traversées !

Vous voilà dotés d’une persévérance à toute épreuve, valorisés par votre quête, offerte au ‘pleinement vous-mêmes’, à vos présences, sans retenue, d’une seule coulée…

Voilà votre œuvre pérennisée, inscrite comme mon bois dans sa part d’Eternité. »

CPG, mars 2025

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